Le pillage des mers se poursuit. A un rythme effréné et jamais atteint, l'Homm vide les océans de leurs poissons, au risque que des dizaines d'espèces ne disparaissent définitivement des fonds marins. Les ONG de défense de la nature tirent la sonnette d'alarme.
7,7 millions de tonnes de plus par an
Selon un rapport de la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) repéré par Le Point, la pêche intensive n'a jamais ralenti sa marche, bien au contraire. L'organisation estime aujourd'hui qu'un tiers des stocks de poisson de la planète sont surexploités et sont en péril grave puisque dans l'incapacité de se renouveler assez vite pour compenser les manques dus à la pêche.
En 2014, la FAO estime que 934 millions de tonnes de poissons ont été extirpées aux océans, un chiffre en hausse de 14% par rapport aux seuils enregistrés il y a quatre ans. Depuis plusieurs années, on estime que 7,7 millions de tonnes de poissons supplémentaires sont pêchées chaque année dans le monde.
Les associations désespèrent
Auprès du Point, Isabelle Autissier, qui dirige la WWF France, dénonce l'inaction des gouvernements pour endiguer la pêche intensive.
"Les pressions exercées par l'industrie de la pêche sur les océans constituent une menace pour la sécurité alimentaire des populations des pays en développement et également pour la santé des océans. Pour parvenir à une politique de pêche équitable et durable, un changement radical de la réglementation est nécessaire" estime la militante.
Le rapport de la FAO n'a rien de rassurant sur l'avenir de la faune aquatique. Il estime à 4,6 millions le nombre de navires de pêche qui sillonnent chaque jour les mers du globe, plus particulièrement celles d'Asie et d'Afrique. Et se conclut sur une statistique qui donne l'ampleur du problème: en Méditerranée, plus de 90% des stocks de poissons sont surexploités. La mer qui sépare l'Afrique de l'Europe est aujourd'hui au bord du K.O.
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