* Samedi saint § Et, le soir, la Veillée Pascale & Bon week-end. *
15/04/2017 15:13
Le samedi saint (Veillée Pascale)
Livre de l'Exode 14,15-31.15,1a.
En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. » L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière, entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer. Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer. Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique. Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! » Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul. Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse. Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur :
Livre de l'Exode 15,1b.2.3-4.5-6.17-18.
Je chanterai pour le Seigneur ! Éclatante est sa gloire : il a jeté dans la mer cheval et cavalier ! Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. Il est mon Dieu, je le célèbre ; j’exalte le Dieu de mon père. Le Seigneur est le guerrier des combats ; son nom est « Le Seigneur ». Les chars du Pharaon et ses armées, il les lance dans la mer. L’élite de leurs chefs a sombré dans la mer Rouge. L’abîme les recouvre : ils descendent, comme la pierre, au fond des eaux. Ta droite, Seigneur, magnifique en sa force, ta droite, Seigneur, écrase l’ennemi. Tu les amènes, tu les plantes sur la montagne, ton héritage, le lieu que tu as fait, Seigneur, pour l’habiter, le sanctuaire, Seigneur, fondé par tes mains. Le Seigneur régnera pour les siècles des siècles.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3b-11.
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28,1-10.
Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
Le ciel brille quand il est éclairé par le chœur des étoiles, et l'univers brille plus encore quand se lève l'étoile du matin. Mais cette nuit resplendit maintenant moins de l'éclat des astres que de sa joie devant la victoire de notre Dieu et Sauveur. « Gardez courage, dit-il en effet, moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16,33).
Après cette victoire de Dieu sur l'ennemi invisible, nous aussi nous remporterons certainement la victoire sur les démons. Demeurons donc près de la croix de notre salut, afin de cueillir les premiers fruits des dons de Jésus. Célébrons cette nuit sainte avec des flambeaux sacrés ; faisons monter une musique divine, chantons une hymne céleste. Le « Soleil de justice » (Ml 3,20), notre Seigneur Jésus Christ, a illuminé ce jour pour le monde entier, il s'est levé au moyen de la croix, il a sauvé les croyants...
Notre assemblée, mes frères, est une fête de victoire, la victoire du Roi de l'univers, fils de Dieu. Aujourd'hui le diable a été défait par le Crucifié et toute l'humanité est remplie de joie par le Ressuscité... Ce jour crie : « Aujourd'hui, j'ai vu le Roi du ciel, ceint de lumière, monter au-dessus de l'éclair et toute clarté, au-dessus du soleil et des eaux, au-dessus des nuées »...
Il a été caché d'abord dans le sein d'une femme, puis au sein de la terre, sanctifiant d'abord ceux qui sont engendrés, ensuite rendant la vie par sa résurrection à ceux qui sont morts, car « voilà que souffrance, douleur d'enfantement et gémissement se sont enfuis » (Is 35,10)...
Aujourd'hui, par ce Ressuscité, le paradis est ouvert, Adam est rendu à la vie, Ève est consolée, l'appel est entendu, le Royaume est préparé, l'homme est sauvé, le Christ est adoré. Il a foulé aux pieds la mort, a fait prisonnier ce tyran, a dépouillé le séjour des morts. Il monte aux cieux, victorieux comme un roi, glorieux comme un chef..., et il dit à son Père : « Me voici, ô Dieu, avec les enfants que tu m'as donnés » (He 2,13). Gloire à lui, maintenant et dans les siècles des siècles.
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. » Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
Psaume 118(117),1.2.16-17.22-23.
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! « Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! » Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,1-4.
Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,1-9.
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Homélie attribuée à saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église Liturgie orthodoxe de Pâques
« Entre dans la joie de ton Maître » (Mt 25,23)
Que tout homme pieux et ami de Dieu jouisse de cette belle et lumineuse fête ! Que tout serviteur fidèle entre avec allégresse dans la joie de son Seigneur ! (Mt 25,23) Celui qui a porté le poids du jeûne, qu'il vienne maintenant toucher sa récompense. Celui qui a travaillé depuis la première heure, qu'il reçoive aujourd'hui le juste salaire (Mt 20,1s).
Celui qui est venu après la troisième heure, qu'il célèbre cette fête dans l'action de grâces. Celui qui est arrivé après la sixième heure, qu'il n'ait aucune crainte, il ne sera pas lésé. Si quelqu'un a tardé jusqu'à la neuvième heure, qu'il approche sans hésiter. S'il en est un qui a traîné jusqu'à la onzième heure, qu'il n'ait pas honte de sa tiédeur, car le Maître est généreux, il reçoit le dernier comme le premier..., il fait miséricorde à celui-là, et comble celui-ci. Il donne à l'un, il fait grâce à l'autre...
Ainsi donc, entrez tous dans la joie de votre Maître ! Premiers et derniers..., riches et pauvres..., les vigilants comme les oisifs..., vous qui avez jeûné et vous qui n'avez pas jeûné, réjouissez-vous aujourd'hui. Le festin est prêt, venez donc tous (Mt 22,4). Le veau gras est servi, que personne ne s'en aille affamé.
Jouissez tous du banquet de la foi, venez puiser au trésor de la miséricorde. Que nul ne déplore sa pauvreté, car le Royaume est apparu pour tous ; que nul ne se lamente de ses fautes, car le pardon a jailli du tombeau ; que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous en a libérés. Il a détruit la mort, celui que la mort avait étreint, il a dépouillé l'enfer, celui qui est descendu aux enfers... Isaïe l'avait prédit en disant : « L'enfer fut consterné lorsqu'il t'a rencontré » (14,9).
L'enfer est rempli d'amertume..., car il a été terrassé ; humilié, car il a été mis à mort ; effondré, car il a été anéanti. Il s'est emparé d'un corps et s'est trouvé devant Dieu ; il a saisi la terre et a rencontré le ciel ; il a pris ce qu'il voyait, et il est tombé à cause de l'Invisible.
« Ô mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire ? » (1Co 15,55).
Christ est ressuscité et tu as été terrassé ! Christ est ressuscité et les démons sont tombés ! Christ est ressuscité et les anges sont dans la joie ! Christ est ressuscité et voici que règne la vie ! Christ est ressuscité et il n'est plus de morts dans les tombeaux, car le Christ, ressuscité des morts, est devenu les prémices de ceux qui se sont endormis. À lui gloire et puissance dans les siècles des siècles ! Amen.