« Pour comprendre l’économie, il faut écouter les leçons de la nature. Vous direz : « Mais la nature ne nous donne aucune leçon d’économie ! Toute cette végétation, tous ces animaux, tous ces humains qui ne cessent de naître et de mourir depuis des milliards d’années, quel gaspillage ! À quoi ont servi toutes ces vies ? » À rien, bien sûr, dans le sens où vous entendez le mot « servir ». Mais toutes ces vies ont été utiles dans l’économie cosmique. La nature n’a jamais été embarrassée par les milliards et les milliards de cadavres d’êtres humains, d’animaux et de plantes : ils retournent à la terre et donnent naissance à d’autres êtres vivants. Tandis que regardez les difficultés que rencontrent les sociétés modernes pour se débarrasser de leurs déchets ! Elles fabriquent de plus en plus de matières qui, lorsqu’elles ont été utilisées, ne se décomposent pas naturellement et polluent la terre, l’air, l’eau, etc. Vous direz : « Mais les matières plastiques, les piles électriques, l’essence, l’énergie nucléaire, etc., c’est le progrès. » Bien sûr, je ne dis pas le contraire. Mais en même temps qu’on réalisait ces progrès, il fallait réfléchir à tous les inconvénients qu’ils allaient aussi entraîner, et chercher tous les moyens de les neutraliser. »
« Qui parmi vous n’a pas dans son entourage, ou même dans sa famille, quelques personnes qu’il a de la peine à supporter ? Mais au lieu de se plaindre et de récriminer, vous devez considérer ces personnes insupportables comme autant de bonnes occasions de faire des efforts et d’apprendre à aimer. Oui, c’est un apprentissage. Un jour, quand vous quitterez la terre et que vous vous présenterez devant les entités célestes, elles vous demanderont des comptes : « Pourquoi n’as-tu pas eu plus d’amour pour tes semblables ? » Et ne croyez pas vous justifier en disant qu’ils étaient désagréables, antipathiques… car elles vous diront : « Non, ce n’est pas une raison. Le Ciel t’avait donné de grandes richesses, tu avais reçu des bras, des jambes, des oreilles, une bouche, des yeux, et surtout un cerveau, mais au lieu de t’en servir pour te rendre utile aux autres, tu t’es contenté de les critiquer, de les mépriser. – Mais ils étaient tellement misérables ! – Eh bien, justement, c’était une raison supplémentaire pour agir envers eux avec plus de générosité. » Rien ne pourra vous justifier. »
« Pourquoi est-il important de bien réfléchir avant d’agir ? Parce qu’agir, c’est déclencher des forces, et une fois les forces déclenchées, elles ne s’arrêtent pas en chemin, elles vont jusqu’au bout. Vous êtes dans la montagne et vous avez là, au-dessus de vous, un énorme rocher prêt à dégringoler la pente : il dépend de vous de le laisser tranquille ou de précipiter sa chute. Si vous le poussez, impossible ensuite de l’arrêter : il vous écrasera et beaucoup d’autres avec vous. Et si vous ouvrez les portes d’une écluse, essayez ensuite d’arrêter l’eau ! Vous êtes toujours maître d’agir ou de ne pas agir, mais dès le moment où vous décidez d’agir, les forces libérées vous échappent. Quand des agitateurs déclenchent une émeute, ils en perdent très vite le contrôle. C’est pourquoi on dit : « Qui sème le vent, récolte la tempête », et cette tempête peut emporter celui-là même qui l’a suscitée. Avant de dire un mot, de jeter un regard, d’écrire une lettre, de donner le signal d’une guerre, on a tous les pouvoirs ; mais ensuite c’est fini, on n’est plus que le spectateur des puissances que l’on a mises en mouvement, et souvent même la victime. »
« Il est toujours intéressant de connaître les pratiques funéraires des temps passés, ainsi que ce qu’il en reste actuellement, et de comprendre leur signification. Mais pour aider un mort dans l’au-delà, ces pratiques ne sont pas essentielles. Qu’on l’ensevelisse avec des objets, qu’on fasse des cérémonies, qu’on dise des prières pour lui, c’est certainement une aide, un soutien, un réconfort pour son âme, mais le pouvoir de ces rites est limité. Ce qui aide véritablement un être humain qui quitte la terre pour l’autre monde, c’est la vie qu’il a menée, lui, quand il était sur la terre, ce sont les vertus qu’il a pratiquées. Donc, si vous avez vécu en harmonie avec l’Esprit cosmique, si vous avez respecté les lois qui régissent la nature vivante, ne vous inquiétez pas de ce que l’on fera de votre corps après la mort. Quoi qu’il arrive à ce corps, une lumière vous accompagnera parmi les ombres de l’au-delà. »
« Il vous est parfois arrivé d’éprouver sans raison particulière une joie soudaine, une sensation de légèreté, de dilatation. C’est tout simplement que des entités lumineuses sont venues vous visiter. Vous ne le saviez pas… Mais puisque vous le savez, quand cela se reproduira, tâchez de bien accueillir ces entités, et remerciez-les en leur montrant que vous appréciez ce qu’elles font pour vous. Si vous êtes négligent ou ingrat, elles ne reviendront plus et vous aurez beau faire des efforts pour retrouver ces états de grâce, vous n’y parviendrez pas, car ils ne dépendent pas de vous. Vous possédez aussi des dons, des talents, des vertus : ce sont des amis du monde invisible qui sont venus habiter chez vous pour vous aider à travailler. Prenez-en conscience, sinon, le jour où vous commencerez à être tellement fier de vos succès, comme si le mérite en revenait à vous seul, d’une façon ou d’une autre ces amis s’éloigneront et vous perdrez ce talent ou cette vertu. Combien de gens ont perdu leurs talents à cause de leur orgueil et de leur suffisance ! Et d’autres, au contraire, grâce à leur humilité, ont attiré des qualités ou les ont amplifiées. »
« Même si on vous apporte tous les trésors du monde, pour les goûter vraiment il faut savoir les utiliser, sinon vous resterez intérieurement aussi pauvre que si vous n’aviez rien. Imaginez qu’on mette devant vous une table couverte des plats les plus délicieux : même là, vous devez au moins faire l’effort de tendre la main pour porter cette nourriture à votre bouche, puis de la mastiquer. Quoi que l’on vous donne, c’est toujours à vous de faire des efforts, physiques, affectifs, intellectuels, pour vous l’approprier vraiment. Combien d’entre vous souhaiteraient trouver une méthode qui donnerait des résultats spectaculaires en très peu de temps ! Mais voilà que dans la vie spirituelle, au contraire, on n’a besoin que de méthodes très simples et de beaucoup de temps. Évidemment vous êtes déçu… Je le regrette, mais c’est ainsi. Pour acquérir la lumière, la paix, l’amour, la force, faites quelques gestes, quelques respirations profondes, prononcez une formule ou une prière, et peu à peu vous sentirez que vous entrez dans les rythmes de l’harmonie cosmique. À ce moment-là la nature vous dira : « Je reconnais ces paroles, ces gestes : ils vibrent en harmonie avec ce qui existe de plus beau et de plus harmonieux en moi. Voici, je te donne mes bénédictions. » »
En ces jours-là, sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiocos voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite. L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara : « Que cherches-tu à savoir de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères. » Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. » Après cela, le troisième fut mis à la torture. Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna et il présenta les mains avec intrépidité, en déclarant avec noblesse : « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise, et c’est par lui que j’espère les retrouver. » Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme qui comptait pour rien les souffrances. Lorsque celui-ci fut mort, le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices. Sur le point d’expirer, il parla ainsi : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 2,16-17.3,1-5.
Frères, que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. Priez aussi pour nous, frères, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous. Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais, car tout le monde n’a pas la foi. Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal. Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous : vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons. Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 20,27-38.
En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’ Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
« Ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection »
Trente-deuxième dimanche du temps ordinaire
Commentaire du jour Origène (v. 185-253), prêtre et théologien Commentaire sur l'évangile de Jean, tome 10,20 ; PG 14, 371-374
« Ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection »
Au dernier jour, la mort sera vaincue. La résurrection du Christ, après le supplice de la croix, contient mystérieusement la résurrection de tout le Corps du Christ. Comme le corps visible du Christ est crucifié, enseveli et ensuite ressuscité, ainsi le Corps entier des saints du Christ est crucifié avec lui et ne vit plus en lui-même... Mais quand viendra la résurrection du véritable Corps du Christ, son Corps total, alors les membres du Christ aujourd'hui semblables à des ossements desséchés se réuniront jointure à jointure (Ez 37,1s), chacun trouvant sa place et « tous ensemble constitueront un homme parfait à la mesure de la plénitude du corps du Christ » (Ep 4,13). Alors la multitude des membres sera un corps, car tous appartiennent au même corps (Rm 12,4).