On y apprend notamment que la banane donne bel et bien la banane, forte du tryptophane qu'elle contient, un acide aminé que le corps transforme en sérotonine, un neurotransmetteur connu pour améliorer notre humeur. Cette hormone du bonheur, on en retrouve aussi dans la morue salée, la lotte ou encore le foie. Alors, avant de plonger la main dans l'armoire à pharmacie, faite un petit tour au marché et remplissez judicieusement votre panier. Voici quelques exemples des denrées que vous pouvez d'ores et déjà noter sur votre liste de courses.

L'avocat, bon pour le moral et antistress

« La nutrition étant une science changeante, l'avocat a longtemps été étiqueté aliment riche, trop gras, peu recommandable sauf chez les enfants en pleine croissance et les sportifs. Aujourd'hui, c'est tout l'inverse ! », indiquent les auteurs. Champion de la protection cardiaque, en raison de ses effets contre l'hypertension, le cholestérol, ainsi que le diabète (il aide à contrôler la glycémie), l'avocat est aussi bon pour le moral. Il contient notamment de la tyrosine, un acide aminé à partir duquel sont élaborées dopamine et noradrénaline, deux neuromédiateurs agissant favorablement sur notre libido ou notre sociabilité. Il est aussi bien pourvu en magnésium, connu pour ses propriétés antistress. Alors, aucune raison de s'en priver.

Les effets euphorisants du chocolat

Les auteurs ont fait leur propre Festival de Cannes et n'ont pas hésité à remettre la palme de l'aliment qui rend le plus heureux au chocolat. EnFrance, nous en mangeons 6,6 kg par an et par habitant, ce qui nous place au 8e rang en Europe. Nous sommes toutefois les premiers consommateurs de chocolat noir. Et nous avons raison. Une étude a démontré qu'en consommant du chocolat noir avec une teneur en cacao de plus de 60 % on stimule ses capacités cérébrales et on rend son cerveau plus performant.

Ce mélange de cacao et de sucre n'en finit pas de révéler ses vertus, mais il en est une moins connue que les autres : son effet euphorisant. « Le chocolat nous dynamise grâce à la présence de substances stimulantes que sont la caféine, la théophylline (en moindre quantité que dans le café et dans le thé) et surtout la théobromine, stimulant plus doux que la caféine mais qui agit plus longtemps. » Du coup, on évite d'en manger le soir...

Le safran, un antidépresseur naturel

« L'usage thérapeutique du safran remonte à des milliers d'années et il est depuis longtemps considéré comme l' épice du bonheur dans la médecine traditionnelle orientale. » La liste de ses bienfaits, cités par les auteurs, est très longue : antispasmodique, digestif, analgésique, tonique...

La médecine orientale l'utilise pour traiter plus de 90 maladies parmi lesquelles les dépressions légères et saisonnières, ou encore les troubles du comportement alimentaire puisqu'il régule l'appétit et le grignotage compulsif. Et l'ouvrage de citer plusieurs études qui osent même la comparaison avec le Prozac, l'antidépresseur bien connu. Le safran aurait en effet les mêmes incidences, sans les effets secondaires comme les dysfonctionnements sexuels ou la prise de poids. Il est toutefois contre-indiqué chez l'enfant de moins de 6 ans et la femme enceinte, surtout dans les trois premiers mois de grossesse, car le safran peut provoquer des fausses couches. Son prix peut aussi en faire reculer certains.

* « Ces aliments qui rendent heureux », de Bernard Fontanille et Marie-Laurence Grézaud, Editions Michel Lafon, 17,95 €. Sortie le 2 juin.