Contrairement à la célèbre chanson que nous avons tous fredonné un jour,
ce n'est pas ce sacré Charlemagne qui inventa l'école!
Accordons-lui, toutefois, même s'il ne l'a pas institué,
qu'il a fortement contribué à son développement.
En fait la transmission des connaissances est bien plus ancienne,
car les Egyptiens et les Grecs s'appliquaient déjà à instruire
les enfants. Mais si aujourd'hui l'école est accessible pour tous,
elle n'était à l'époque réservée qu'aux enfants privilégiés.
Les Egyptiens enseignaient la lecture, l'écriture, les textes littéraires
et les fables aux garçons des meilleures classes sociales.
Les garçons des classes moyennes étaient envoyés dans
d'autres écoles pour devenir fonctionnaires ou hauts serviteurs
de l'Etat. Seuls les garçons de la classe sociale la plus basse
n'avait pas le privilège d'aller à l'école. Ils devaient apprendre
avec leurs parents et se destinaient souvent au même métier qu'eux.
Les filles quant à elles s'associaient au travail des mères
et apprenaient à tenir un foyer ainsi qu'à chanter, danser et jouer
de différents instruments de musique.
Chez les Gaulois ce sont les druides qui avaient la charge d'éduquer
les enfants. Ils n'apprenaient pas à lire ni à écrire
car il n'y avait ni livres ni ardoises, mais ils apprennent par cœur
des histoires, des chansons et des poésies.
Chez les Romains, les enfants se réunissaient en plein air
sur la place publique pour prendre des cours de grammaire,
de grec et de latin.
L'enseignement état strict et sévère.
Au Moyen-âge, ce sont les moines et les scribes qui avaient
pour fonction d'éduquer les enfants de la noblesse.
Charlemagne, lui-même illettré et ayant souffert de cette lacune,
a accordé une place toute particulière à l'instruction pendant
son règne (de 800 à 814).
Il a donné une large place aux intellectuels de l'époque
pour qu'ils transmettent leur savoir.
Il fonda une école et une académie dans son palais,
et établit des écoles supérieures dans les monastères.
Les paroisses furent aussi dotées d'écoles élémentaires
où les gens du peuple pouvaient apprendre à lire, à écrire et à compter.
Mais de nombreux enfants n'avaient pas accès à ces écoles
et devaient travailler avec leurs parents.
Charlemagne
En 1833, une loi oblige chaque village à ouvrir une école,
mais seuls les garçons sont encore concernés.
Les filles accèdent enfin à l'école en 1850,
lorsqu'une loi imposa aussi la création d'une école
pour les filles.
En 1881 Jules Ferry rend l'école laïque,
c'est-à-dire qu'elle ne dépend plus de l'église.
Elle devient aussi gratuite et obligatoire.
Aujourd'hui l'école est un droit auquel accèdent
tous les enfants en France, mais il faut savoir
que ce n'est pas encore le cas dans d'autres pays du Monde.
La pauvreté et le manque d'infrastructures privent
certains enfants d'instruction et par conséquent de la possibilité
d'un avenir meilleur…

Contrairement à la croyance populaire qui voudrait que Charlemagne ait inventé l’école,
dès la plus haute antiquité, il y a eu des écoles publiques annexées aux sanctuaires religieux,
mais c’est lui qui a donné à l’école toute son importance en mettant ensemble les enfants
des nobles et les enfants des pauvres destinés à l’étude et à l’église.
L’Eglise, au Moyen Age, joue un rôle primordial, rôle qui va perdurer pendant un millénaire.
Elle se trouve toutes les raisons du monde de s’arroger le droit d’instruire la jeunesse .
Après le Concile de Trente (1563) certaines municipalités obligent les religieux
à entretenir des petites écoles municipales et publiques subventionnées par les paroisses.
Au 18ème siècle, Jean Baptiste de la Salle réussit à développer un important réseau
d’écoles primaires chrétiennes.
A la veille de la Révolution, les cahiers de doléances ne consacrent
qu’une faible attention à l’école et le problème scolaire va préoccuper les Etats Généraux.
Chaque assemblée révolutionnaire présente des plans d’éducation nationale.
L’éducation primaire passe sous la responsabilité de l’état : tous les enfants y sont inscrits,
même les filles.
Talleyrand demande déjà que l’école accueille gratuitement les enfants de 13 à 16 ans.
La laïcité est formulée avec force par Condorcet mais l’Etat n’ose pas imposer
l’obligation scolaire, source de difficultés pour les familles pauvres,
à cause du manque à gagner.
Sous le Consulat et l’Empire, c’est le renouveau des écoles privées
et le déclin des écoles publiques.
L’instruction religieuse est renforcée et c’est le début d’une guerre scolaire
qui va durer deux siècles.
A partir de 1828, l’instruction publique est séparée du Ministère des affaires écclésiastiques.
Elle est dirigée par un ministre sécrétaire d’état..
Sous la monarchie de juillet, le ministre Guizot fait voter une loi
qui prévoit une école par commune de plus de 500 habitants,
mais il encourage toujours l’enseignement par les religieux,
n’appelle pas à l’obligation scolaire et renonce au principe de gratuité.
En 1850, d’après la loi Falloux, l’instituteur doit assurer les prières quotidiennes,
faire apprendre le catéchisme.
Grâce à Victor Duruy, une école de filles est créée dans toutes les communes
de plus de 500 habitants mais il se heurte aux puissances catholiques
et la priorité demeure à l’éducation religieuse.
Après la guerre de 1870, l’Etat comprend enfin, sous l’impulsion de Jules Ferry,
que l’éducation des écoliers lui incombe entièrement.
Jules Ferry est né en1832 à St Dié.
Avocat, député, il sera 5 fois ministre de l’instruction publique et Premier Ministre.
Il transforme l’instruction en éducation :
il veut que l’école soit accessible et imposée à tous les enfants
et propose les lois fondamentales signées
par Jules Grévy, Président de la République et Jules Ferry.
L’école sera « GRATUITE » ( loi du 16 juin 1881 ;
par voie de conséquence, elle sera obligatoire ( de 6 à 13 ans).
Nul ne peut être heurté dans sa conscience par ce que dira le maître,
aussi l’école sera aussi « LAÏQUE » (loi du 28 mars 1882).
Cette loi retire aux autorités religieuses le droit de contrôle et l’enseignement religieux
sera dispensé en dehors des heures de classe.
Toutes ces réformes se sont faites dans la douleur.
L’Eglise réagit et entend s’opposer aux principes de Jules Ferry.
Elle s’allie à la droite la plus traditionnelle et les laïcs passent
de la neutralité à l’athéisme.
C’est la guerre sans pitié, particulièrement âpre dans les régions de l’Est,
du Centre et surtout de l’ouest où l’on oppose« l’école de Dieu »
à « l’école du diable ».
Dans certaines communes des parents inscrivant leurs enfants
dans une école publique peuvent être privés de sacrements par le curé
de leur paroisse.
Les lois de 1904 suppriment l’enseignement confessionnel et en décembre 1905
est officialisée la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Sous l’occupation, les congrégations religieuses retrouvent le droit d’enseigner
et les écoles privées sont subventionnées
Le 28 septembre 1951, la loi Barangé accorde bourses et subventions
à l’enseignement privé mais la grève de 90% des instituteurs ne rencontre guère
d’échos dans le pays.
Le 31 décembre 1959, la loi Debré décide des possibilités de contrats
entre l’Etat et les établissements privés par la prise en charge de tout ou partie
des rémunérations des maîtres.
En 1984, le ministre Savary tente de fondre le privé dans le public
mais après une manifestation regroupant plus d’un million de personnes,
le projet est retiré.
Actuellement les seules écoles catholiques représentent la presque totalité
de l’enseignement privé surtout implanté dans le Nord et dans l’Ouest.
Les programmes sont identiques à ceux des écoles laïques
mais leurs méthodes restent souvent beaucoup plus traditionnelles
ce qui rassure un certain nombre de parents.