La maltraitance des animaux dans les abattoirs, dénoncée par d'accablants reportages, en cache une autre, humaine. Que le reporter Geoffrey Le Guilcher connaît bien, pour avoir éprouvé lui-même l'enfer de la chaîne d'abattage, et son corps-à-corps avec la viande.
C'est un ouvrier d'abattoir. Chaque jour, il tue des bovins à la chaîne. Un coup de « matador » (le pistolet qui perfore les crânes) entre les deux oreilles, et hop, au suivant. « Au bout d'un moment, on s'y fait », lâche-t-il simplement à la journaliste d'Envoyé spécial qui lui tend le micro. Ce qui lui reste en travers de la gorge, en revanche, c'est de passer pour un monstre. Il ne fait pas bon travailler sur une chaîne de dépeçage depuis que L214, la désormais célèbre association de protection animale et de promotion du véganisme, fait le buzz avec des vidéos chocs. A force de voir des concentrés d'horreur — images volées d'agneaux écartelés vivants et de porcs battus à mort —, même son entourage s'interroge : les abattoirs sont-ils donc peuplés de psychopathes ?
Actes dégueulasses
D'autres salariés s'expriment aussi à visage découvert dans ce reportage d'Envoyé spécial qui gratte là où ça fait mal. « Il n'a pas été facile de les convaincre, confie la journaliste Virginie Vilar. D'autant que certains d'entre eux travaillent dans des établissements directement incriminés par L214. » Mais trop, c'est trop, disent-ils en substance. Trop d'insultes, d'hystérie, de menaces. Certes, reconnaissent-ils volontiers, certaines des séquences tournées en caméra cachée montrent des actes dégueulasses, absolument inacceptables. Ils sont le fait de brebis galeuses qui doivent être écartées, assurent-ils. Mais eux, qu'ont-ils à se reprocher ? Non, vraiment, ils ne comprennent pas ce qui leur tombe sur la tête.
Ils disent leur désarroi et l'on mesure l'incompréhension totale entre deux mondes. D'un côté, une part croissante de la population horrifiée par les actes de cruauté envers des êtres sensibles et le spectacle de la mise à mort industrielle. De l'autre, des ouvriers besognant dur, très dur, et cultivant parfois une certaine fierté : celle de maîtriser un savoir-faire, d'étourdir proprement le porc ou la vache, de bien manier le couteau ou la scie électrique. Des gars désemparés par cette France qui semble tout à coup découvrir que le steak acheté au supermarché est un bout d'animal qu'il a bien fallu tuer.
Curieusement, bien des vidéos de L214 montrent quelque chose que personne ne voit. Est-ce parce que nous sommes tout entiers happés par la violence faite aux bêtes, par leurs regards paniqués lorsque, tête en bas, elles se vident de leur sang, que nous ne remarquons pas la violence faites aux hommes ? A-t-on idée de ce que signifie travailler sur une chaîne d'abattage ?
Deux millions d'animaux débités chaque année
Geoffrey Le Guilcher, coréalisateur de cet Envoyé spécial (avec Virginie Vilar, Emmanuel Bach et Mikael Bozo), le sait parfaitement. Pendant l'été 2016, ce journaliste indépendant (il collabore avec Mediapart, StreetPress, Les Jours, la revue XXI...) s'est fait embaucher dans un grand abattoir industriel breton — près de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, deux millions d'animaux débités chaque année. Sous un nom d'emprunt, bien entendu, et dans la peau d'un jeune trentenaire détenteur d'un CAP de maçon. D'abord, il lui a fallu réussir l'examen d'entrée consistant à observer les agonies en série, sans défaillir.
Puis vient l'épreuve physique : affecté au poste de « parage » de la « chaîne boeuf », Geoffrey Le Guilcher apprend à dégraisser les carcasses qui défilent, cinquante-cinq vaches à l'heure, « soixante-trois quand on est au taquet ». Le couteau à la main, il s'efforce d'affiner son geste pour enlever proprement d'énormes bouts de gras, « jaunes et mous pour les vaches laitières, blancs et durs pour les taureaux ». Le trentenaire sportif tiendra le rythme infernal quarante jours durant. Un interminable corps-à-corps avec la viande dont il ne fait pas mention dans le reportage d'Envoyé spécial, mais qu'il relate joliment dans un livre, Steak Machine.
Or, à sa lecture, on s'étonne que la souffrance animale soit à peine évoquée. Comme si, dans le monde archaïque des ouvriers d'abattoir, elle n'existait pas. « Dans cet établissement, elle est dissimulée derrière un mur que la direction a pris soin d'ériger afin d'empêcher les militants de L214 de filmer en douce », explique Geoffrey Le Guilcher.
Plus question de livrer aux regards « les mises à mort ratées, environ une bête sur cinq, les animaux qui se débattent, luttent et se réveillent parfois d'entre les morts, la gorge pourtant tranchée depuis de longues minutes. Certaines choses ne sont pas montrables à des profanes ». Certes, les employés postés plus loin sur la chaîne ne peuvent ignorer les cris, le sang, l'odeur, mais ils en font abstraction — ou claquent la porte. Ils se protègent en chosifiant l'animal. Comment s'attendrir lorsque des êtres sont abattus en quantité industrielle ? Chacun travaille sa carcasse, point.
Ce que décrit dans les grandes largeurs Steak Machine, en revanche, c'est l'extrême pénibilité de la besogne. A croire que pas grand-chose n'a changé depuis l'invention de la chaîne de dépeçage, à Chicago, au milieu du XIXe siècle. Geoffrey Le Guilcher relate les cauchemars la nuit et la douleur le jour, mains couvertes de cloques, tendinites, cervicales bloquées.
Il raconte l'alcool et les drogues pour tenir le coup, les hommes cassés à l'âge de 40 ans et remplacés au fil de l'incessant turnover des intérimaires, inépuisable main-d'oeuvre de l'industrie de la viande. Il donne à comprendre comment tout un monde est aliéné au « dieu fou de l'abattoir : la cadence. Une vache abattue chaque minute. Ce rythme absurde engendre, entre mille joyeusetés, la maltraitance animale, mais aussi humaine. Et les deux sont indissociables ».
* C'est abominable § Vague/mobilisation:Chien enterré vivant/son propriétaire *
Vague de mobilisation pour un chien enterré vivant par son propriétaire
MERCREDI 18 JANVIER 2017 | ACTU CHIEN - CAUSE ANIMALE
Aslan le chien enterré vivant
Le 11 décembre dernier, alors qu’il se promenait, un habitant de Turquant (Maine-et-Loire) a fait une horrible découverte : un chien était enterré vivant. Depuis le maître de l’animal a été retrouvé, et les villageois comme le Web réclament justice.
Cette sordide affaire n’est pas sans rappeler le cas d’Athéna, chienne enterrée vivante par son maître qui ne voulait plus s’occuper d’elle. C’est aux alentours de 7h un dimanche matin qu’un promeneur a entendu les jappements étouffés d’un chien venant d’un jardin public de Turquant, non loin d’Angers. Et en s’approchant des cris de détresse, c’est avec stupeur que celui-ci s’est rendu compte que l’animal se trouvait en fait sous une épaisse couche de terre recouverte d’une tôle et de bûches de bois, rapporte le site Sudinfo.
Sorti de ce qui devait être son tombeau, l’Epagneul Breton – renommé Aslan - a immédiatement été transporté chez un vétérinaire. Dans un état critique, il a été placé sous perfusion et mis sur une plaque chauffante pour endiguer l’hypothermie dont il souffrait. Mais après deux jours de soins intensifs, c’est en concertation avec l’association de protection animale «Droits de Vivre» - qui a porté plainte au nom du chien - que l’équipe médicale a décidé d’abréger ses trop grandes souffrances en l’euthanasiant…
Le maître du chien a reconnu sa culpabilité
Une enquête a rapidement permis de remonter jusqu’au propriétaire d’Aslan. Interpellé et placé en garde à vue, l’homme de 44 ans a avoué être à l’origine de cet acte d’une cruauté sans nom. Toutefois, il se défend de l’avoir fait avec de mauvaises intentions : selon lui, le chien était mort lorsqu’il l’a enterré, révèle le site Le Maine Libre.
Pour l'heure remis en liberté sous contrôle judiciaire, il encourt deux ans de prison et 30 000 euros d’amendepour sévices et cruauté envers un animal domestique. Ses autres chiens lui ont par ailleurs été confisqués.
Villageois et internautes demandent justice pour le canidé
Si désormais l’Epagneul Breton repose en paix, personne n’a oublié ce par quoi il était passé. Un mois après les faits, l’émotion est en effet toujours palpable si bien qu’ils sont des milliers à tout faire pour lui rendre justice.
Sur Facebook, ils s’organisent pour manifester leur colère à l’imagede cette marche blanche qui a eu lieu le 15 janvier dernier et qui a réuni 80 personnes :Une pétition a également été lancée par l’association dépositaire de la plainte. Signée par plus de 40 000 personnes, son message est clair : le maître d’Aslan doit écoper d’une «peine maximum et exemplaire» et devra verser des dommages et intérêts «pour payer les frais vétérinaires».
La population mondiale actuelle de 7,2 milliards devrait augmenter de près d'un milliard de personnes au cours des douze prochaines années, pour atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9,6 milliards en 2050, selon un nouveau rapport des Nations Unies « Perspectives de la population mondiale : révision de 2012 » publié récemment au Siège des Nations Unies à New York.
Tous les deux ans, l'ONU entreprend une évaluation des tendances démographiques passées, actuelles et futures, une analyse publiée régulièrement sous le titre« Perspectives de la population mondiale ».
La dernière en date, présentée le 13 juin 2013, comprend les données de 233 pays et régions à travers le monde. Les régions en développement enregistreront la plus grande augmentation de population en passant de 5,9 milliards en 2013 à 8,2 milliards en 2050. Sur la même période, la population des régions développées restera, quant à elle, largement inchangée à environ 1,3 milliard de personnes.
M. John Wilmoth, directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES) de l'ONU a déclaré lors de la publication de cette étude :
"Les tendances démographiques futures seront affectées par les trajectoires de ses trois composantes principales : fécondité, mortalité et migration, mais surtout par l'évolution de la fécondité".
Selon ce rapport, la croissance devrait être la plus rapide dans les 49 pays les moins développés, qui devraient doubler en taille, passant d'environ 900 millions d'habitants en 2013 à 1,8 milliard en 2050. Les nouvelles projections apportent également des éclairages intéressants au niveau des pays.
Ainsi, l'Inde devrait dépasser la Chine autour de 2028, date à laquelle les deux pays auront des populations de l'ordre de 1,45 milliard d'habitants.La population indienne devrait continuer de croître pendant plusieurs décennies pour atteindre 1,6 milliard, diminuer lentement et se stabiliser à 1,5 milliard d'habitants en 2100.
La population chinoise, quant à elle, devrait amorcer une diminution après 2030, pour atteindre 1,1 milliard d'habitants en 2100.
Le Nigeria devrait, lui, dépasser les Etats-Unis avant 2050, pour, à la fin du siècle, rivaliser avec la Chine comme le deuxième pays le plus peuplé du monde.
En 2100, plusieurs autres pays devraient compter des populations de plus de 200 millions d'habitants, à savoir l'Indonésie, la Tanzanie, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, l'Ouganda et le Niger.
Le rapport montre égalementque plus de la moitié de la croissance de la population mondiale d'ici 2050 devrait se produire en Afrique. La population de ce continent pourrait ainsi plus que doubler d'ici 2050, passant de 1,1 milliard aujourd'hui à 2,4 milliards en 2050, pour atteindre 4,2 milliards d'ici 2100.
"Globalement, la fécondité a baissé rapidement pendant les dernières décennies, en particulier depuis les années 60", a expliqué M. Wilmoth.
"Plusieurs pays en développement, notamment la Chine, l'Inde, l'Indonésie, l'Iran, le Brésil ou l'Afrique du Sud, ont subi une chute accélérée du nombre moyen d’enfants par femme, ce qui, a-t-il précisé, a entraîné une diminution de la croissance des naissances dans la plupart du monde en développement."
Alors que la population du reste du monde devrait augmenter d'un peu plus de 10% entre 2013 et 2100, la population européenne devrait, quant à elle, diminuer de 14%, en raison d'une fécondité en dessous du taux de remplacement - 2,1 enfants par femme en moyenne - dans presque tous les pays européens.
Par conséquent, a fait observer M. Wilmoth, "ces populations vieillissent plus vite et sont confrontées à des défis en matière de santé et d’aide aux personnes âgées, dont le nombre est de plus en plus important. Certains de ces pays ont ainsi vu leur population décroître au cours de ces dernières années." Il s'agit principalement de la Russie et quelques uns de ses anciens satellites, de la Roumanie et de l'Allemagne.
Enfin,le rapport indique que l'espérance de vie devrait augmenter dans les années à venir, poursuivant une tendance apparue au 20ème siècle lorsqu'elle était passée de 47 ans en 1950-1955 à 69 ans en 2005-2010.
Au cours des 40 prochaines années, l'espérance de vie au niveau mondial devrait atteindre 76 ans en 2045-2050 et 82 ans en 2095-2100, conclut le rapport.